Les lacs
L'homme a toujours su utiliser les inventions de la nature pour les employer à son bénéfice. Dès l'antiquité, il a donc imaginé des solutions de stockage permettant de s'approvisionner en toute saison grâce à des édifices conçus spécialement. Mais c'est à partir du XIXe siècle, que le commerce de la glace tend à se développer, d'une part avec l'essor des brasseries et distilleries, et de l'autre avec les habitudes du bien être qui augmentent sans cesse dans toutes les classes sociales.
Les glacières naturelles ne subviennent plus alors aux besoins, et des constructions sont édifiées dans le but de conserver la glace naturelle qu'on y entrepose. Dans le jura, de nombreuses glacières voient le jour, c'est le cas à Morteau, la Rivière Drugeon et Nantua, mais la plus importante était celle du Pont, au bord du lac de Joux.
Le fonctionnement de ces glacières est très simple . En hiver l'eau du lac gèle, la glace est ensuite découpée et stockée dans des entrepôts ayant une bonne qualité isothermique.
Inaugurée en 1879, la glacière du Pont, surpasse de loin la rentabilité des cavités naturelles. Si les records précédents sont détenus par Chaux les passavants avec 192 tonnes à l'année, la production au Pont est chiffrée à 40 000 tonnes (6 fois la tour Eiffel) pour les meilleures années. ( A la même époque des glacières 100% artificielles -Strasbourg- peuvent créer 144 tonnes à la journée !)
Mais l'hiver n'est pas toujours au rendez-vous. Le début du 20eme siècle est extrêmement doux, il ne gèle pas dans la vallée. La société des glaces de Joux est obligée d'exploiter la glace du lac de Tanay dans le Chablay ou sur le glacier d'Argentiere.
Outils
Tire glace
Scie à glace
Fragmenteur de glace
Stockage
On retrouve encore actuellement des vestiges d'anciennes glacières. Il s'agit surtout d'édifices ayant été construits pour une utilisation privée à l'époque où cette pratique était encore un privilège. C'est le cas de la Glacière Royale de Versailles et également de celles du château de d'Arlay et de Syam situées dans le Jura. Très en vogue au XVIIe siècle, les boissons rafraîchissantes et sorbets sont prisés à la cours du Roi. La conservation et la revente de la glace sont alors des privilèges contrôlés par sa majesté, et la législation régissant ce commerce est très sévère. A cette époque, posséder une telle matière est signe de grande richesse, et à Versailles, on aime le montrer. En effet, durant les périodes chaudes, quand la glace vient à manquer, à la cour du roi on est catastrophé.
Les glacières construites sont de deux types :
En surface (Américaine)
Glace Sciure Sas Extérieur Terre Portes
Sous le sol : Type moyen âge
Sur le millier de glacières que compte actuellement la France, il est tout de même à noter que quelques-unes sont encore en activité, recyclées, il est vrai, en chambres froides, chapelles, résidences ou... fosses à purin !!!
Photos
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Transport
L'été la glace doit être livrée...
Son transport se fait à l'aide de chevaux et de remorques (75 attelages par jour pour la glacière du pont). Les conditions chaotiques, les manutentions répétées et la lenteur de ce moyen de transport occasionne des pertes d'environ 50% de la marchandise.
Ces conditions obligent, en 1886, la Société des Glacières du pont de créer sa propre ligne de chemin de fer. Le Pont est relié à Vallorbe. En l'année 1911, très chaude, c'est un train par jour qui est envoyé vers Paris.
Clientèle
Les hôpitaux, et les brasseries, et quelques particuliers forment la clientèle des glacières du Pont.
Si la glace est expédiée en Allemagne, Italie, et Suisse, c'est en France (Paris) que la "société des glaces suisses" effectue son plus gros chiffre d'affaire. La grande qualité de cette glace cristalline est la plus prisée des parisiens.
Aujourd'hui encore, prenez le temps d'explorer votre ville. Il existe certainement, une rue, un place, ou une sortie de métro portant le nom de "glacière".